Cette publication présente une synthèse des travaux de recherche portant sur les différentes méthodes de multiplication de l’arganier (Sideroxylon spinosum L.). Elle s’appuie sur la méthode PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses), reconnue pour structurer et rendre transparente la conduite des revues systématiques et des méta-analyses.
La recherche documentaire a été effectuée à partir des mêmes mots-clés dans les bases de données Scopus et Web of Science, en sélectionnant les publications en anglais et en français parues entre 2000 et 2024. Grâce à la méthode PRISMA, 55 articles ont été retenus, dont la majorité (36) provient du Maroc, pays d’origine de l’arganier.
L’analyse bibliométrique, réalisée avec le logiciel VOSviewer, a permis de visualiser les liens entre les principaux mots-clés liés à la recherche sur l’arganier. Cette carte met en évidence la position centrale de la germination, autour de laquelle s’articulent la micro propagation, le semis, la culture in vitro et la multiplication végétative.
La discussion compare les différentes techniques : la germination des graines, dont le taux de réussite est faible, est confrontée aux avantages du bouturage et du greffage, qui permettent un enracinement rapide et une meilleure stabilité génétique. La micro propagation in vitro apparaît également comme une méthode prometteuse, bien qu’elle nécessite des conditions d’acclimatation rigoureuses.
En conclusion, l’étude souligne l’importance de combiner méthodes traditionnelles et approches biotechnologiques modernes pour assurer la reproduction et la conservation durable de cette espèce emblématique.
Ref. : Tesse R., Boutaleb F., Bahlaouan B., Brett-Crowther M., El Antri S., & Boutaleb N., 2025 - Micrografting and Other Regeneration Techniques for the Argan Tree (Argania spinosa): A PRISMA-Based Systematic Review and Meta-Analysis. Natural Built Social Environment Health 1(3). DOI :10.63095/NBSEH.25.180342
Posté par Jean-Paul Peltier.
L’article présente une liste de dix espèces non indigènes récemment identifiées dans les cultures de cumin du sud-est du Maroc. Il s'agit de Anthemis hyalina, Anthemis scariosa, Centaurea verutum, Carduus arabicus, Cota palaestina, Cota coelopoda, Hyoscyamus pusillus, Plantago exigua, Suchtelenia szovitsianaet Silene coniflora. À ce stade, la majorité de ces espèces sont considérées comme des exotiques occasionnelles. Toutefois, Plantago exigua se distingue par son fort potentiel invasif, s’étendant au-delà des zones cultivées. L’article fournit également des données essentielles sur la morphologie, les critères d’identification, la répartition géographique ainsi que l’évaluation des risques associés à ces espèces nouvellement détectées.
Ref. : Homrani Bakali H., Chatelain C. & Khamar H., 2025 - New non-native species recorded in cumin crop in southeastern region of Morocco. Botany Letters, DOI : 10.1080/23818107.2025.2506559 (18 Jun).
Posté par Jean-Paul Peltier.
Santolina razaneae, une nouvelle espèce d'Asteraceae découverte dans les formations steppiques de l'est du Maroc (vallée de la Moulouya et Hauts Plateaux), est décrite et illustrée. Cette espèce se distingue des autres Santolina du Maroc par des caractéristiques morphologiques uniques : des folioles elliptiques, des feuilles pennées à lobes obtus, des paléoles triangulaires, lacérées et glabres, ainsi que des fleurons à lobes triangulaires rose pâle. Une clé d’identification des espèces spontanées de Santolina présentes au Maroc est également proposée.
Réf. : Homrani Bakali H., Chambouleyron M. & Leger J.-F., 2025 - Santolina razaneae (Asteraceae), a new steppic species from Morocco. Phytotaxa 693 (3) : 235–244. https://doi.org/10.11646/phytotaxa.693.3.4.
Posté par Jean-Paul Peltier.
Cette étude explore l’influence de la taille des conteneurs et du type de substrat sur les caractéristiques morphologiques, la biomasse, et la morphologie racinaire des jeunes plants d’arganier âgés d’un an. L’expérimentation a été menée dans la pépinière du Centre Régional de Recherche Forestière de Marrakech, située à 2,5 km au nord-est de la ville, sous bioclimat aride (et non semi-aride comme mentionné dans la publication).
Les résultats montrent que la croissance des plants d’arganier est maximale dans les conteneurs de plus grand volume (500 cm³), avec un substrat de culture spécifique composé d’un compost d’acacia (Acacia cyanophylla) à 100 % et un mélange à parts égales de terreau et de compost d’Acacia.
Cependant, comme souvent observé avec les plants élevés en conteneurs, ces derniers présentent des déformations de la racine pivotante, ce qui affecte la qualité globale des plants. Il convient de noter que le suivi des performances des plants après transplantation sur le terrain n’a pas été réalisé dans le cadre de cette étude.
Ainsi, le protocole optimal pour assurer une régénération efficace des arganiers reste à définir.
Réf. : Dallahi Y., Boujraf A., Smouni A. et al., Effects of container size and growing media on growth of argan (Argania spinosa) seedlings in Morocco. New Zealand Journal of Forestry Science (2024) 54:16 https://doi.org/10.33494/nzjfs542024x285x.
Posté par Jean-Paul Peltier.
Cette étude explore les effets du changement climatique sur la distribution spatiale et temporelle des six zones bioclimatiques du Maroc.
Pour ce faire, elle s’appuie sur huit modèles de circulation générale (GCM) intégrant deux scénarios d’émissions RCP (pour Representative Concentration Pathways ou profils représentatifs d’évolution de concentration). Les scénarios, établis en 2014 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), traduisent différentes trajectoires possibles de la concentration en gaz à effet de serre (GES) et leurs conséquences climatiques pour le XXIe siècle et au-delà. L’étude compare le scénario RCP4.5 (scénario modéré prévoyant une stabilisation des émissions avant la fi¬n du XXIe siècle à un niveau faible) et le scénario RCP8.5 (scénario pessimiste où les GES continuent d’augmenter au rythme actuel) et porte sur deux horizons temporels : 2050 et 2070. La modélisation des déplacements des zones bioclimatiques repose sur la méthode Random Forest (RF), approche puissante qui utilise un ensemble d’arbres de décision pour générer des prévisions à la fois robustes et précises.
Les résultats indiquent logiquement que les changements les plus importants se manifestent dans les zones bioclimatiques associées au scénario RCP8.5 (scénario pessimiste), et ce, pour les deux horizons temporels étudiés : 2050 et 2070.
Les zones bioclimatiques subhumides et humides devraient subir des transformations significatives, évoluant progressivement vers des conditions semi-arides. Les transitions du subhumide au semi-aride sont estimées entre 17,91 % (scénario RCP8.5 en 2070) et 25,68 % (scénario RCP8.5 en 2050), des taux nettement supérieurs à ceux observés pour les changements de l'humide au semi-aride, qui oscillent entre 10,16 % (scénario RCP4.5 en 2050) et 22,27 % (scénario RCP8.5 en 2070).
La zone semi-aride devrait également connaître des modifications notables, avec une extension vers la zone bioclimatique aride variant entre 2,27 % (scénario RCP4.5 en 2050) et 34,30 % (scénario RCP8.5 en 2070). Par ailleurs, environ 10 % de la zone aride est prévue pour migrer vers le bioclimat saharien, tandis que la zone saharienne devrait demeurer relativement stable.
La discussion met en lumière les conséquences majeures de l’accélération du changement climatique sur les principales espèces forestières du pays. Parmi ces impacts figurent le dépérissement des peuplements forestiers, la prolifération de parasites et d’insectes ravageurs, l’intensification des feux de forêt et la récurrence des sécheresses. Ces phénomènes perturbent non seulement les écosystèmes forestiers, mais affectent également l’agriculture, avec des prévisions annonçant une baisse de la production de blé et d’orge pouvant atteindre 15 % dans les régions du sud subhumide. Plus largement, ces transformations compromettent les services écosystémiques essentiels.
La discussion explore également la fiabilité des prévisions climatiques, obtenues grâce à la superposition de huit modèles de circulation générale, soulignant leur rôle clé dans l’analyse des impacts futurs.
Réf. : Meliho, M., Orlando, C.A. & Dallahi, Y. Spatiotemporal modeling of the potential impact of climate change on shifts in bioclimatic zones in Morocco. Environ Monit Assess 196, 907 (2024). https://doi.org/10.1007/s10661-024-13077-0
Posté par Jean-Paul Peltier.
Dernière modification le mercredi 2 juillet 2025 à 16h24.