Actualités du site teline.fr (biodiversité végétale du sud-ouest marocain) Actualités du site teline.fr consacré à la flore et aux groupements végétaux du sud-ouest marocain. https://www.teline.fr/fr Wed, 31 Dec 2025 09:41:57 +0100 <![CDATA[Mise évidence de biomarqueurs spécifiques liés à la tolérance à la sécheresse de l’arganier.]]> À l’aide d’une approche métabolomique, cette étude vise à identifier les métabolites présents chez l’arganier et à détecter des biomarqueurs associés au stress hydrique chez deux écotypes adaptés à des conditions environnementales contrastées. Comprendre quels métabolites et quelles voies métaboliques sont mobilisés face à la sécheresse constitue une base scientifique essentielle pour cibler les mécanismes réellement efficaces d’adaptation.

Les graines utilisées proviennent de deux stations distinctes : Aoulouz, située à l’ouest au fond de la plaine du Souss, au pied du Haut Atlas (altitude : 700–850 m ; pluviométrie annuelle moyenne d’environ 232 mm ; températures minimales et maximales moyennes de 5,6 °C et 35,7 °C, respectivement), et Lakhssas, localisée au sud dans la région de Guelmim (altitude : 916–988 m ; pluviométrie annuelle d’environ 189 mm ; températures minimales et maximales moyennes de 7,3 °C et 31,2 °C, respectivement).

L’expérimentation a porté sur douze plants âgés d’un an, cultivés en pots de 15 × 15 cm contenant un subs142trat constitué d’un mélange 4:1 de terre forestière et de tourbe et répartis équitablement entre les deux écotypes et les deux conditions expérimentales (stress hydrique et témoin). L’identification des métabolites a été réalisée à l’aide d’une technique analytique combinant la chromatographie en phase gazeuse à la spectrométrie de masse (GC-MS).

En conditions de stress hydrique, l’analyse statistique (test t, p < 0,05) a permis d’identifier 44 métabolites significativement affectés chez l’écotype Lakhssas et 56 chez l’écotype Aoulouz.

Un diagramme de type volcano plot a ensuite été utilisé afin de distinguer les métabolites surexprimés et sous-exprimés sous stress hydrique. Dans ce graphique, le log₂ du fold change (log₂FC), représentant la variation relative de l’abondance des métabolites entre les conditions stress hydrique et témoin, est porté en abscisse, tandis que l’axe des ordonnées (−log₁₀(p)) indique la significativité statistique. Les métabolites situés à droite du graphique (log₂FC positif) correspondent aux métabolites surexprimés (concentration significativement plus élevée sous stress hydrique par rapport au témoin), tandis que ceux situés à gauche (log₂FC négatif) sont sous-exprimés (concentration diminuée significativement sous stress hydrique par rapport au témoin). Ainsi, 34 métabolites étaient surexprimés et 10 sous-exprimés chez Lakhssas, tandis que chez Aoulouz, 25 métabolites étaient surexprimés et 31 sous-exprimés.

L’importance relative de chaque métabolite a été évaluée à l’aide de l’analyse VIP (Variable Importance in Projection), qui permet, dans un modèle multivarié, d’identifier les composés contribuant le plus à la discrimination entre les deux écotypes. Sur cette base, vingt métabolites présentant un score VIP ≥ 1, indicatif d’une contribution significative, ont été sélectionnés.

Les analyses en composantes principales (PCA) et les analyses discriminantes par moindres carrés partiels orthogonaux (OPLS-DA) ont révélé une séparation nette entre les échantillons témoins et ceux soumis au stress hydrique. En s’appuyant sur l’importance des variables dans les scores de projection ainsi que sur les analyses des courbes ROC (Receiver Operating Characteristic), dix biomarqueurs potentiels de tolérance à la sécheresse ont été identifiés.

Chez l’écotype Aoulouz, deux métabolites surexprimés, M65 (lupéol) et M102 (octadécane), ainsi que trois métabolites sous-exprimés, M108 (octacosane), M123 (5-octadécène, E) et M200 (ester diéthylique de l’acide 4-nitrobenzylidènemalonique), se sont révélés déterminants. En revanche, l’écotype Lakhssas présentait cinq biomarqueurs surexprimés : M6 (ester méthylique de l’acide hexadécanoïque), M54 (1,3,6,10-cyclotétradécatétraène, 3,7,11-triméthyl-14-(1-méthyléthyl)), M88, M91 et M142.

Les métabolites M65 et M102 chez Aoulouz contribueraient probablement au renforcement de l’intégrité cuticulaire et à l’atténuation des réponses au stress oxydatif. À l’inverse, la surexpression de M6 et M54 chez Lakhssas suggère une adaptation reposant davantage sur la signalisation lipidique et le métabolisme énergétique. Toutefois, cet écotype pourrait se révéler moins résilient face à une sécheresse prolongée, en raison d’une plus forte capacité de réallocation métabolique.

En conclusion, l’étude montre que les deux écotypes adoptent des stratégies distinctes : l’écotype Aoulouz développe une tolérance durable via le renforcement de la cuticule et une meilleure gestion du stress oxydatif et l’écotype Lakhssas mise sur des ajustements métaboliques transitoires. Ces résultats sont précieux car ils relient des signatures métaboliques mesurables à des stratégies physiologiques efficaces, ouvrant ainsi la voie à des applications concrètes en amélioration des plantes et en agriculture durable face au stress hydrique.

Réf. Rabeh K., Farid Rachidi F., Sbabou L. et al.,2025 - Potential metabolite biomarkers of drought tolerance in contrasting Sideroxylon spinosum L. ecotypes using a metabolomic approach. J. Sci. Food Agric. (wileyonlinelibrary.com) DOI 10.1002/jsfa.70365

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/54 Sun, 21 Dec 2025 00:00:00 +0100
<![CDATA[Analyse bibliométrique des recherches sur l’arganier : identification des axes et défis scientifiques]]> Cette analyse bibliométrique vise à dresser un état des connaissances scientifiques actuelles sur l’arganier. À partir de quatre mots-clés (arganeraie, arganier, Argania spinosa et huile), combinés à des opérateurs booléens (ET, OU, NON), les bases de données Web of Science et Scopus ont été explorées. La période étudiée a été restreinte à 1992-2024, les publications antérieures à 1992 étant trop peu nombreuses pour être significatives.

Plus précisément, l’analyse porte sur l’ensemble de la littérature scientifique relative à l’huile d’argan — qu’il s’agisse de ses usages nutritionnels, cosmétiques ou médicinaux — ainsi que sur la biologie, l’écologie et les enjeux de conservation de l’arganier. Elle concerne également les applications de la télédétection pour la cartographie et le suivi spatio-temporel de l’arganeraie. L’objectif final est de mettre en lumière les pratiques de gestion durable existantes et d’identifier les principaux défis à venir.

L’analyse quantitative de la production scientifique a été réalisée à l’aide du logiciel Bibliometrix et de son interface Biblioshiny, des outils performants basés sur le langage R permettant d’examiner la structure, l’évolution et les dynamiques d’un champ de recherche grâce à des méthodes avancées d’analyse et de visualisation de réseaux. La construction et la représentation des réseaux (co-occurrence de mots-clés, collaboration entre auteurs, co-citations, citations) ont été effectuées avec le logiciel VOSviewer.

La première étape de l’analyse a porté sur la littérature scientifique consacrée à l’huile d’argan. Entre 1992 et mai 2024, six cents contributions ont été recensées. L’examen de la co-occurrence des 2 678 mots-clés issus de ce corpus fait apparaître trois ensembles thématiques fortement liés entre eux. Le premier groupe (16 éléments) porte sur les effets de l’huile d’argan sur la santé et regroupe des notions telles que « composés phénoliques » ou « stress oxydatif ».Le deuxième (également 16 éléments) concerne l’évaluation de la qualité de l’huile et ses implications sanitaires, avec des mots-clés comme « adultération » ou « tocophérol ». Le troisième (11 éléments) renvoie aux caractéristiques botaniques de l’arganier et à son rôle écologique au Maroc.

L’analyse des six cents publications met en évidence une croissance marquée de la production scientifique à partir de 2009, ainsi que la diversité des contributeurs, des pôles de recherche et des réseaux de collaboration. Sans surprise, le Maroc – où l’arganier est une espèce endémique – occupe la position de leader dans ce domaine. Les institutions marocaines entretiennent par ailleurs de nombreux partenariats avec des établissements français et allemands.

La deuxième phase de l’analyse porte sur les travaux dédiés à l’écologie et à la physiologie de l’arganier. Entre 1992 et 2024, trois cent quatre-vingt-dix contributions ont été recensées. L’examen du réseau de co-occurrence des 134 mots-clés les plus utilisés dans cette littérature fait ressortir sept grands axes de recherche : les propriétés biochimiques, moléculaires et biologiques des composés de l’arganier ; les dimensions écologiques, physiologiques et de conservation ; l’écologie, la gestion et les usages ; les réponses physiologiques au stress abiotique ; la croissance et le développement ; la génétique, l’écologie et la biologie évolutive ; ainsi que les processus environnementaux et les stratégies de gestion.

Ces dernières années, l’intégration de techniques avancées de télédétection et d’apprentissage automatique, s’appuyant sur l’imagerie satellitaire multi-sources, a nettement amélioré la cartographie et le suivi des arganeraies, contribuant ainsi à la conservation et à la gestion durable de cet écosystème forestier.

Réf. El Moussaoui EH., Moumni A., Khabba S. et al., 2025 Bibliometric and review analysis of argan trees studies: global research trends and challenges. Agroforest Syst, 99:132 https://doi.org/10.1007/s10457-025-01228-2

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/52 Sun, 30 Nov 2025 00:00:00 +0100
<![CDATA[Nouvelles données sur le genre Oenothera (Onagraceae) au Maroc]]> L’étude présente de nouvelles données sur les occurrences d'espèces du genre Oenothera au Maroc, en mettant en lumière les difficultés d’identification liées à la forte ressemblance morphologique entre les taxons. Pour la première fois Oenothera laciniata est signalé dans le pays, tandis que la présence de Oenothera indecora et de Oenothera drummondii est confirmée dans les provinces de Kénitra et de Tétouan, respectivement. A noter, que cette dernière espèce avait été précédemment confondue avec Oenothera biennis. Ces trois taxons d’origine américaine, rares au Maroc, ont été observés dans des milieux sableux littoraux. Par ailleurs, il est montré que Oenothera lindheimeri, une espèce cultivée à des fins ornementales, s'échappe sporadiquement des zones de culture. Pour faciliter une identification précise, cet article propose des descriptions morphologiques détaillées, accompagnées d’illustrations, d’une comparaison avec les espèces apparentées et une clé dichotomique actualisée du genre Oenothera au Maroc.

Réf. Homrani Bakali A. & Khamar H., 2025 New records and floristic notes on the genus Oenothera (Onagraceae) in Morocco. – Botanica, 31(4): 142–154. https://doi.org/10.35513/Botlit.2025.4.1

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/51 Sun, 16 Nov 2025 00:00:00 +0100
<![CDATA[Le genre Pitardia réhabilité : confirmation de son appartenance à la sous-tribu des Menthinae (Lamiaceae)]]> La publication étudie la position de Nepeta nepetoides au sein de la famille des Lamiaceae. A cette fin, des analyses phylogénétiques moléculaires ont été conduites à partir de plusieurs marqueurs représentatifs de différents compartiments génomiques : quatre marqueurs de l’ADN chloroplastique (ycf1, les espaceurs ycf1–rps15, trnL–trnF et rpl32–trnL), deux marqueurs de l’ADN ribosomique nucléaire (ITS et ETS), ainsi qu’un gène nucléaire à faible nombre de copies (PPR-AT3G09060). Ces marqueurs, couramment employés dans les études phylogénétiques des plantes vasculaires, se sont révélés particulièrement pertinents pour analyser les relations entre espèces ou genres étroitement apparentés.

Les résultats obtenus à partir des trois ensembles de données sont concordants : les quatre populations de Nepeta nepetoides analysées forment un clade bien distinct, frère des autres représentants de la sous-tribu des Menthinae, et non de celle des Nepetinae. Par conséquent, cette espèce ne doit plus être classée dans le genre , mais dans le genre Pitardia.

Morphologiquement, le genre Pitardia se distingue du genre Nepeta par plusieurs caractères : deux étamines et pas de staminodes (quatre étamines chez Nepeta), tube du calice à 10 nervures (généralement 15 (13–17) chez Nepeta) et lobe médian de la lèvre inférieure de la corolle convexe et entier (généralement crénelé chez Nepeta).

Pitardia nepetoides Batt. ex Pit. est rétabli, son lectotype désigné, Pitardia caerulescens Maire et Pitardia gracilis Andr. mis en synonymie.

Ref. Homrani Bakali A., Dirmenci T., Celep F. & Drew B.T., 2025 - Pitardia resurrected: A new member of subtribe Menthinae (Lamiaceae). Taxon, https://doi.org/10.1002/tax.70053

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/49 Thu, 16 Oct 2025 00:00:00 +0200
<![CDATA[Histoire évolutive d’Euphorbia. balsamifera]]> Sur le plan phylogénétique, Euphorbia balsamifera, présente dans les régions arides du nord-ouest de l’Afrique et sur les îles Canaries, est étroitement apparentée à Euphorbia adenensis, originaire de la région Érythrée-Arabie. Ces deux espèces partagent un ancêtre commun, vraisemblablement apparu il y a plusieurs millions d’années.

Les données moléculaires suggèrent que la divergence entre E. balsamifera et E. adenensis a eu lieu au cours du Pliocène, période comprise entre environ 5,3 et 2,6 millions d’années avant notre ère. Cette époque correspond à un épisode majeur d’aridification du climat dans les régions subtropicales de l’Ancien Monde, ce qui a entraîné une fragmentation des habitats forestiers au profit de paysages plus ouverts et plus secs. Ces nouvelles conditions environnementales ont probablement favorisé une radiation adaptative rapide du groupe ancestral, c’est-à-dire l’émergence de plusieurs lignées spécialisées dans des habitats arides.

Dans ce contexte, E. balsamifera aurait colonisé les îles Canaries à partir du nord-ouest de l’Afrique. Cette colonisation pourrait s’expliquer par le mécanisme du « surfing syngameon », une hypothèse évolutive selon laquelle un pool génétique flexible (ou syngameon) peut "surfer" sur des vagues de dispersion vers de nouveaux territoires, tout en conservant une diversité génétique suffisante pour permettre l’adaptation rapide à de nouveaux environnements.

Des modèles informatiques utilisant des réseaux de neurones convolutifs (une technique d’intelligence artificielle) suggèrent que E. balsamifera s’est d’abord installée sur les îles de l’est (Lanzarote, Fuerteventura), puis a migré vers l’ouest (Tenerife, Gran Canaria).

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les populations d’Afrique du Nord ne sont pas les vestiges d’une population continentale ancestrale. Elles sont issues d’événements migratoires en provenance des îles de Lanzarote et Fuerteventura. Ces événements de rétro colonisation dateraient du Pléistocène moyen, mais cela demande encore à être confirmé.

Ce résultat va à l’encontre de l’idée que les îles ne font que “recevoir” la diversité du continent. Ici, les Canaries ont en réalité généré une nouvelle diversité génétique qui s’est ensuite propagée vers le continent africain.

Ref. : Rincón-Barrado M., Villaverde T., Perez M.F., Sanmartín I. & Riina R., 2024 - The sweet tabaiba or there and back again: phylogeographical history of the Macaronesian Euphorbia balsamifera. Annals of Botany 133 : 883–903. https://doi.org/10.1093/aob/mcae001, available online at www.academic.oup.com/aob

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/48 Tue, 08 Jul 2025 00:00:00 +0200
<![CDATA[Multiplication de l’arganier : revue systématique et méta-analyse à l’aide de la méthode PRISMA]]> Cette publication présente une synthèse des travaux de recherche portant sur les différentes méthodes de multiplication de l’arganier (Sideroxylon spinosum L.). Elle s’appuie sur la méthode PRISMA (Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses), reconnue pour structurer et rendre transparente la conduite des revues systématiques et des méta-analyses.

La recherche documentaire a été effectuée à partir des mêmes mots-clés dans les bases de données Scopus et Web of Science, en sélectionnant les publications en anglais et en français parues entre 2000 et 2024. Grâce à la méthode PRISMA, 55 articles ont été retenus, dont la majorité (36) provient du Maroc, pays d’origine de l’arganier.

L’analyse bibliométrique, réalisée avec le logiciel VOSviewer, a permis de visualiser les liens entre les principaux mots-clés liés à la recherche sur l’arganier. Cette carte met en évidence la position centrale de la germination, autour de laquelle s’articulent la micro propagation, le semis, la culture in vitro et la multiplication végétative.

La discussion compare les différentes techniques : la germination des graines, dont le taux de réussite est faible, est confrontée aux avantages du bouturage et du greffage, qui permettent un enracinement rapide et une meilleure stabilité génétique. La micro propagation in vitro apparaît également comme une méthode prometteuse, bien qu’elle nécessite des conditions d’acclimatation rigoureuses.

En conclusion, l’étude souligne l’importance de combiner méthodes traditionnelles et approches biotechnologiques modernes pour assurer la reproduction et la conservation durable de cette espèce emblématique.

Ref. : Tesse R., Boutaleb F., Bahlaouan B., Brett-Crowther M., El Antri S., & Boutaleb N., 2025 - Micrografting and Other Regeneration Techniques for the Argan Tree (Argania spinosa): A PRISMA-Based Systematic Review and Meta-Analysis. Natural Built Social Environment Health 1(3). DOI :10.63095/NBSEH.25.180342

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/47 Sat, 28 Jun 2025 00:00:00 +0200
<![CDATA[Diversité spécifique non indigène : dix nouvelles espèces détectées dans un champ de cumin du sud-est marocain]]> L’article présente une liste de dix espèces non indigènes récemment identifiées dans les cultures de cumin du sud-est du Maroc. Il s'agit de Anthemis hyalina, Anthemis scariosa, Centaurea verutum, Carduus arabicus, Cota palaestina, Cota coelopoda, Hyoscyamus pusillus, Plantago exigua, Suchtelenia szovitsianaet Silene coniflora. À ce stade, la majorité de ces espèces sont considérées comme des exotiques occasionnelles. Toutefois, Plantago exigua se distingue par son fort potentiel invasif, s’étendant au-delà des zones cultivées. L’article fournit également des données essentielles sur la morphologie, les critères d’identification, la répartition géographique ainsi que l’évaluation des risques associés à ces espèces nouvellement détectées.

Ref. : Homrani Bakali H., Chatelain C. & Khamar H., 2025 - New non-native species recorded in cumin crop in southeastern region of Morocco. Botany Letters, DOI : 10.1080/23818107.2025.2506559 (18 Jun).

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/46 Mon, 23 Jun 2025 00:00:00 +0200
<![CDATA[Santolina razaneae (Asteraceae), nouvelle espèce pour la science et le Maroc]]> Santolina razaneae, une nouvelle espèce d'Asteraceae découverte dans les formations steppiques de l'est du Maroc (vallée de la Moulouya et Hauts Plateaux), est décrite et illustrée. Cette espèce se distingue des autres Santolina du Maroc par des caractéristiques morphologiques uniques : des folioles elliptiques, des feuilles pennées à lobes obtus, des paléoles triangulaires, lacérées et glabres, ainsi que des fleurons à lobes triangulaires rose pâle. Une clé d’identification des espèces spontanées de Santolina présentes au Maroc est également proposée.

Réf. : Homrani Bakali H., Chambouleyron M. & Leger J.-F., 2025 - Santolina razaneae (Asteraceae), a new steppic species from Morocco. Phytotaxa 693 (3) : 235–244. https://doi.org/10.11646/phytotaxa.693.3.4.

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/45 Sun, 16 Mar 2025 00:00:00 +0100
<![CDATA[Optimiser la croissance des plants d'arganier : rôle du conteneur et du substrat]]> Cette étude explore l’influence de la taille des conteneurs et du type de substrat sur les caractéristiques morphologiques, la biomasse, et la morphologie racinaire des jeunes plants d’arganier âgés d’un an. L’expérimentation a été menée dans la pépinière du Centre Régional de Recherche Forestière de Marrakech, située à 2,5 km au nord-est de la ville, sous bioclimat aride (et non semi-aride comme mentionné dans la publication).

Les résultats montrent que la croissance des plants d’arganier est maximale dans les conteneurs de plus grand volume (500 cm³), avec un substrat de culture spécifique composé d’un compost d’acacia (Acacia cyanophylla) à 100 % et un mélange à parts égales de terreau et de compost d’Acacia.

Cependant, comme souvent observé avec les plants élevés en conteneurs, ces derniers présentent des déformations de la racine pivotante, ce qui affecte la qualité globale des plants. Il convient de noter que le suivi des performances des plants après transplantation sur le terrain n’a pas été réalisé dans le cadre de cette étude.

Ainsi, le protocole optimal pour assurer une régénération efficace des arganiers reste à définir.

Réf. : Dallahi Y., Boujraf A., Smouni A. et al., Effects of container size and growing media on growth of argan (Argania spinosa) seedlings in Morocco. New Zealand Journal of Forestry Science (2024) 54:16 https://doi.org/10.33494/nzjfs542024x285x.

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/44 Sun, 08 Dec 2024 00:00:00 +0100
<![CDATA[Zones bioclimatiques du Maroc face au défi du changement climatique !]]> Cette étude explore les effets du changement climatique sur la distribution spatiale et temporelle des six zones bioclimatiques du Maroc.

Pour ce faire, elle s’appuie sur huit modèles de circulation générale (GCM) intégrant deux scénarios d’émissions RCP (pour Representative Concentration Pathways ou profils représentatifs d’évolution de concentration). Les scénarios, établis en 2014 par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), traduisent différentes trajectoires possibles de la concentration en gaz à effet de serre (GES) et leurs conséquences climatiques pour le XXIe siècle et au-delà. L’étude compare le scénario RCP4.5 (scénario modéré prévoyant une stabilisation des émissions avant la fi¬n du XXIe siècle à un niveau faible) et le scénario RCP8.5 (scénario pessimiste où les GES continuent d’augmenter au rythme actuel) et porte sur deux horizons temporels : 2050 et 2070. La modélisation des déplacements des zones bioclimatiques repose sur la méthode Random Forest (RF), approche puissante qui utilise un ensemble d’arbres de décision pour générer des prévisions à la fois robustes et précises.

Les résultats indiquent logiquement que les changements les plus importants se manifestent dans les zones bioclimatiques associées au scénario RCP8.5 (scénario pessimiste), et ce, pour les deux horizons temporels étudiés : 2050 et 2070.

Les zones bioclimatiques subhumides et humides devraient subir des transformations significatives, évoluant progressivement vers des conditions semi-arides. Les transitions du subhumide au semi-aride sont estimées entre 17,91 % (scénario RCP8.5 en 2070) et 25,68 % (scénario RCP8.5 en 2050), des taux nettement supérieurs à ceux observés pour les changements de l'humide au semi-aride, qui oscillent entre 10,16 % (scénario RCP4.5 en 2050) et 22,27 % (scénario RCP8.5 en 2070).

La zone semi-aride devrait également connaître des modifications notables, avec une extension vers la zone bioclimatique aride variant entre 2,27 % (scénario RCP4.5 en 2050) et 34,30 % (scénario RCP8.5 en 2070). Par ailleurs, environ 10 % de la zone aride est prévue pour migrer vers le bioclimat saharien, tandis que la zone saharienne devrait demeurer relativement stable.

La discussion met en lumière les conséquences majeures de l’accélération du changement climatique sur les principales espèces forestières du pays. Parmi ces impacts figurent le dépérissement des peuplements forestiers, la prolifération de parasites et d’insectes ravageurs, l’intensification des feux de forêt et la récurrence des sécheresses. Ces phénomènes perturbent non seulement les écosystèmes forestiers, mais affectent également l’agriculture, avec des prévisions annonçant une baisse de la production de blé et d’orge pouvant atteindre 15 % dans les régions du sud subhumide. Plus largement, ces transformations compromettent les services écosystémiques essentiels.

La discussion explore également la fiabilité des prévisions climatiques, obtenues grâce à la superposition de huit modèles de circulation générale, soulignant leur rôle clé dans l’analyse des impacts futurs.

Réf. : Meliho, M., Orlando, C.A. & Dallahi, Y. Spatiotemporal modeling of the potential impact of climate change on shifts in bioclimatic zones in Morocco. Environ Monit Assess 196, 907 (2024). https://doi.org/10.1007/s10661-024-13077-0

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https://www.teline.fr/fr/actualites/article/43 Thu, 28 Nov 2024 00:00:00 +0100