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[24/01/2023] Le sud-est de la péninsule ibérique, très favorable à la culture de l’arganier.

L’étude cherche à prédire la distribution de l’arganier dans le bassin méditerranéen. Pour y répondre, la méthode de modélisation du maximum d'entropie MaxEnt est utilisée. Rappelons qu’elle prend en compte les points où l’espèce est observée (données d’occurrence) et les caractéristiques climatiques et environnementales des points où l’espèce est présente.

27 points d’occurrence ont été sélectionnés au Maroc à l’aide du système mondial d'information sur la biodiversité (SMIB), réseau en libre accès qui collecte les données d'occurrence des espèces dans le monde. Pour rendre l'analyse plus robuste, 42 données d’occurrence, tirées de la bibliographie et distribuées en Espagne (provinces de Murcie et d'Alicante) et en Algérie (provinces de Mostaganem et Mascara), ont été ajoutés, l’arganier ayant été introduit et naturalisé, mais jamais cultivé, dans ces pays. Au total, la liste d’occurrence rassemble 53 points d’observation de présence de l’arganier.

L’étude de type écogéographique fait appel à un grand nombre de variables climatiques et environnementales. Les données climatiques sont fournies par la base de données Worldclim, les trois variables topographiques (les pentes, l'ombrage et l'exposition) ont été calculées à l’aide d’un modèle numérique d'élévation (SRTM), l’aridité a été approchée par un indice d'aridité globale et l'évapotranspiration potentielle, la mesure du taux de couverture végétale a été estimée à l’aide de l’indice de végétation par différence normalisée ( NDVI ), les températures de surface des mois d’ avril et de juillet ont été extraites de la base de données satellitaires MODIS Land et enfin, les données de vitesse et de direction du vent proviennent du « package open air » outil open source pour l’analyse des données sur la pollution de l’air.

Les résultats confirment ce que l’on sait de l’autoécologie de l’arganier : c’est une espèce thermophile et xérophile, soumis à une forte influence océanique qui a la capacité de peupler des milieux différents.

Pour la Maroc, l’aire potentielle de l’arganier prédite par MaxEnt est très comparable à celle proposée par Moukrim et al. en 2018 (référence qui ne figure pas en bibliographie).

Les résultats suggèrent que dans le bassin méditerranéen et en dehors de son aire de répartition naturelle, le sud-est de la péninsule ibérique est potentiellement le plus favorable à la culture de l’arganier, ce qui représente, selon les auteurs, une opportunité pour améliorer la diversité génétique et la conservation de cet arbre.

Réf. : Labarca-Rojas, Y., Hernández-Bermejo, J.E., Quero, J.L. et al. Bioclimatic habitat limitations for argan trees (Argania spinosa. (L.) Skeels) in Northern Africa and Spain. Reg Environ Change 22, 14 (2022). https://doi.org/10.1007/s10113-021-01869-w

Posté par Jean-Paul Peltier.